Au moins 29 personnes, pour la plupart des adolescents, ont été tuées lorsqu’un kamikaze à pied s’est fait exploser devant l’université de Kaboul, où des Afghans fêtaient Norouz, le Nouvel an perse, a annoncé, mercredi 21 mars, le ministère de l’Intérieur. Cette attaque, la cinquième dans la capitale afghane en l’espace de quelques semaines, a été revendiquée par la branche locale de l’organisation Etat islamique.
Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Aux abords de l’entrée principale de l’université de Kaboul, de nombreuses personnes les yeux rougis, la tête baissée, hâtent le pas en direction de l’hôpital Istiqlal qui se trouve juste à côté. C’est là qu’ont été transportées les victimes de cet attentat meurtrier.
La plupart des victimes sont chiites et parmi elles, des hommes, des femmes et des enfants qui rentraient à pied chez elles après avoir participé à une cérémonie religieuse qui s’est tenue près de l’université de Kaboul et près de l’hôpital Ali Abad.
Cérémonie au cours de laquelle les fidèles élèvent un mât sacré selon eux et orné d’un drapeau vert en mémoire d’Ali, le gendre du prophète musulman Mohammed. C’est à l’issue de ces célébrations, alors que des dizaines de familles quittaient les lieux de ce quartier à majorité hazara, la minorité chiite du pays, qu’un kamikaze s’est fait exploser.
De nombreux corps sans vie gisaient au sol, racontent des témoins de l’explosion, entendue dans tout le quartier. Le secteur est quadrillé par la police. « Nous ne sommes pas en sécurité dans notre pays », me disait un jeune âgé de 19 ans vivant dans ce quartier.
A Kaboul, la sécurité a pourtant été renforcée à l’occasion de Norouz, le nouvel An persan qui est considéré comme une célébration impie par les extrémistes religieux du pays.