L’opposition a, finalement, décidé de surseoir au sit-in, initialement, prévu, aujourd’hui, devant le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, pour réclamer le départ du ministère Aly Ngouille Ndiaye, en vue d’une élection présidentielle libre et transparente en 2019. La nouvelle est tombée, hier, lors du grand rassemblement des opposants, à Djida Thiaroye Kao, en banlieue Dakaroise. Le mobile avancé par les leaders de l’opposition, dont Omar Sarr du Pds, Thierno Alassane Sall, Ousmane Sonko, Pape Diop, entre autres, est de bien préparer la riposte contre le projet de loi portant modification de certaines dispositions de la constitution, ayant trait à l’organisation de la prochaine Présidentielle, notamment l’instauration du système de parrainage des candidatures.
L’opposition a décidé, hier, que son rassemblement initialement, prévu, ce matin, devant les locaux du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, pour réclamer le départ du ministre Aly Ngouille Ndiaye et la nomination d’une personnalité neutre en vue d’élections libres et transparentes soit reporté. En effet, depuis Djida Thiaroye Kao, dans le département de Pikine, où ils se sont mobilisés, hier, les leaders de l’opposition ont estimé que le report est nécessaire, car, soutiennent ils, le rassemblement avorté est certes d’une grande importance, mais le plus important est la mobilisation prévue la semaine prochaine devant l’Assemblée nationale pour s’opposer au vote du projet de loi instituant le parrainage des candidatures à la prochaine élection et modifiant d’autres disposition du Code électoral.
En clair, les opposants sont encore plus déterminés à combattre ce qu’ils appellent la magouille perpétrée par le président Macky Sall pour chiper la victoire électorale en 2019. Dans le même ordre d’idées, Omar Sarr, Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds) de mentionner que cette décision de reporter la manifestation de ce vendredi s’inscrit dans un nouveau plan d’actions, vu la nouvelle donne qui consiste pour le président Macky Sall de retoucher la Constitution pour ses propres intérêts. C’est, selon le Coordonnateur national des libéraux, une réévaluation du plan d’actions des leaders de l’opposition, pour réussir le combat qu’ils mènent contre le régime en place.
Un rassemblement prévu, dès la semaine à venir devant l’Assemblée nationale
Va-t-on vers un 23 juin bis ? C’est ce que promettent les opposants. En effet, après avoir reporté leur sit-in devant la Place Washington, ils ont invité à un grand rassemblement devant l’Assemblée nationale, à l’image du 23 Juin 2012. Ce, pour dire, soutiennent-ils, «non à un tripatouillage de notre Constitution». D’après eux, le chef de la Nation a engagé un processus de modification de la Charte nationale, de manière unilatérale, en voulant changer certaines de ses dispositions, notamment celle la validation du système de parrainage des candidatures. Pour, disent ils, stopper le patron des marron-beige, l’opposition a décidé de battre le macadam devant le Parlement sénégalais, avec l’implication de toutes les franges de la population sénégalaise. La détermination est telle que même Me Madické Niang s’est absenté de la manifestation, selon le maire de Djida Thiaroye Kao, pour surveiller ce qui se passe à l’Assemblée nationale, c’est à dire, « les magouilles allant dans le sens de passer au forfait », a expliqué Dr Cheikh Dieng, qui en a informé l’assistance juste,avant de prendre la parole.
Dr Cheikh Dieng : «les Préfets distribuent des cartes d’électeurs sans l’implication des leaders politiques »
Selon Dr Cheikh Dieng, maire de la localité, le processus électoral a été faussé, de bout en bout. A preuve, souligne le premier magistrat de Djada Thiaroye Kao, tout le dispositif réglementaire et législatif, qui encadre l’élection présidentielle, a été violé. En exemple, le Secrétaire général en charge des Elections du Pds de dire que, dans les Commissions communales, les jeunes ne parviennent pas à s’inscrire sur les listes électorales en contradiction aux dispositions de l’article 39 du Code électoral. De plus, déplore le maire, des cartes d’électeurs sont toujours restées à la Préfecture de Pikine, alors que les autorités préfectorales avaient expliqué que ces cartes ont été transférées à la DAF et seront redistribués à leurs propriétaires. Ce qui n’est pas le cas, d’après lui. M Dieng a, par ailleurs, mentionné que les Préfets, depuis les Législatives, ne cessent de distribuer des cartes d’électeurs, sans l’implication des Partis politiques, avançant comme prétexte que la distribution de cartes d’identité ne nécessite pas la supervision par les leaders politiques. Pourtant, éclaire le maire, les cartes d’identité sont couplées aux cartes d’électeurs?
Pape Diop : «la loi risque d’être votée en procédure d’urgence…»
Selon le patron de «Bokk Guiss-Guiss», le parrainage est un outil de mesure des forces et faiblesse des potentiels candidats à la prochaine Présidentielle. En effet, pour lui, avec ce parrainage, le Président Macky Sall pourra disposer de toutes les informations relatives aux candidats au rendez-vous électoral de 2019. Ce qui lui permettra, ajoute l’ancien maire de Dakar, de passer à l’acte pour tromper la vigilance des opposants en procédant à des magouilles politiciennes pour sa réélection. Abordant le Projet de modification de certaines dispositions de la Constitution, le Président de «Bokk Guiss-Guiss» de confier que la loi risque d’être votée en procédure d’urgence. En tout cas, c’en a tout l’air, d’après lui. Allant plus en détails, il fait savoir que tout porte à le croire, si l’on sait que «le bureau de l’Assemblée nationale, ainsi que la conférence des leaders ont, déjà, été convoqués pour préparer le coup »
Le retour de Karim demandé par les «Karimistes»
Le retour de Karim Wade était sur toutes les lèvres en banlieue dakaroise, notamment à Djida Thiaroye Kao. En tout état de cause, les militants, sympathisants et cadres du Pds ont sonné la grande mobilisation pour un seul but : le retour au bercail du fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade. Rien que les T-shirts frappés à l’effigie de l’ancien ministre aux multiples portefeuilles, sous son père, en disent long sur la détermination des hommes, femmes et jeunes de la banlieue, derrière le maire de la commune de Djida Thiaroy Kao, Dr Cheikh Dieng. De plus, avec des slogans comme « sans Karim, sans Macky », pour ainsi dire que le retour de leur candidat est subordonné à la stabilité du régime de Macky, les choses s’annoncent sérieuses, surtout quand la foule accuse le président Macky Sall de vouloir mettre la main sur le gaz au nez et à la barbe des populations sénégalaise qui souffrent, encore, jour après jour.