Ce vendredi 30 mars, « Journée de la Terre » pour les Palestiniens, s’annonce sous haute tension. Une grande « marche du retour » débute dans la bande de Gaza. A Chijaya, dans la partie est de l’enclave, des Palestiniens sont ainsi appelés à camper pendant six semaines.
Avec notre correspondante dans les Territoires palestiniens, Marine Vlahovic
Près du site militaire israélien de Karni, des centaines de Palestiniens se sont rassemblés pour la « Journée de la Terre » tout près de la ligne de séparation, à 300 mètres de l’armée israélienne.
Il s’agit en majorité de jeunes hommes, mais également de personnes âgées, de femmes et d’enfants. Contrairement aux consignes, ils ont laissé derrière eux les tentes du campement dressé aux abords du quartier de Chijaya et sont entrés dans la zone-tampon, qui leur est interdite d’habitude.
Selon Tsahal, l’armée israélienne, des milliers de personnes participent à ce qu’elle appelle des « émeutes » à six endroits le long de la frontière. Elle dit répondre avec des moyens de dispersion des foules et avoir tiré sur les principaux meneurs. Selon les médias palestiniens, deux Gazaouis ont été tués et des dizaines d’autres ont été blessés depuis le début de la journée.
Journée du retour
« C’est une prise de risque mais l’envie est trop forte », confie une mère de famille. La tension monte alors que l’on signale les premiers blessés par les tirs de snipers israéliens dans l’enclave palestinienne. « C’est une marche pacifique, répètent les organisateurs. Ce sont les Israéliens qui sont armés. Nous, nous n’avons que nos vêtements ».
Ces Palestiniens commémorent le meurtre de six Arabes israéliens il y a 42 ans, abattus alors qu’ils manifestaient contre la confiscation des terres par Israël. Cet anniversaire s’est mué au fil du temps en journée du retour pour les réfugiés palestiniens.
Un Palestinien a par ailleurs été tué cette nuit par un tir d’artillerie de l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza alors qu’il menait des activités suspectes, toujours selon l’armée. Il s’agissait en fait seulement d’un agriculteur qui était sur ses terres, d’après les Palestiniens.