Paul Auster, Khaled Hosseini ou encore John Maxwell Coetzee… De grands noms de la littérature mondiale se mobilisent en faveur d’une poétesse chinoise privée de liberté. Cette femme de lettres n’est autre que Liu Xia, la veuve du Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, mort en prison l’année dernière. Liu Xia, 57 ans, est assignée à résidence et sa situation se dégrade.

Dépressive et isolée, Liu Xia se trouve de facto en résidence surveillée depuis près de 8 ans, sans procès, sans jugement. Les autorités chinoises l’ont placée sous surveillance le jour même de l’annonce de l’attribution du Prix Nobel à son mari, Liu Xiaobo, en 2010.

Ce dernier est mort, l’année dernière, d’un cancer en prison et son corps a été rapidement incinéré. Depuis, son épouse serait « au bord du suicide », terrassée par le chagrin. Un dissident en exil, ami de la poétesse, confirme qu’elle serait prête à « se laisser mourir ».

C’est pour répondre à cette détresse que le Pen Club, une association internationale d’écrivains, soutenue par Amnesty international, a décidé de faire entendre les mots de Liu Xia. Sur Internet, depuis hier, ses poèmes sont lus par 28 autres auteurs, artistes, militants. Les Américains Paul Auster et Alice Sebold, le Sud-Africain J.M. Coetzee ou l’écrivain d’origine afghane Khaled Hosseini.

Inquiétude du dissident et ami Hu Jia

Le dissident et ami de Liu Xia, Hu Jia salue cet appel international. « A vrai dire, je ne suis pas très optimiste que cette campagne internationale puisse inciter les autorités à libérer Liu Xia. Mais elle est indispensable et nécessaire parce qu’elle permet de rompre le silence et d’attirer l’attention sur son cas. Sinon, Liu Xia risque de mourir sans que le monde le sache. Actuellement, elle ne peut contacter ni moi ni des diplomates. Si un jour elle sera libre, ça sera justement grâce à nos appels et nos efforts!

Moi-même, j’étais invité par les ambassadeurs de parler de Liu Xia lors de la journée européenne fêtée ici à Pékin, rappelle le dissdent interrogé par RFI, mais ce jour-là, la police m’a empêché de sortir de chez moi. L’an passé, pendant la visite de Donald Trump à Pékin et la visite de Xi Jinping en Allemagne, rien n’a progressé et Liu Xia n’a donc pas été libérée. Maintenant, on attend la visite d’Angela Merkel. Cette une opportunité unique pour sauver Liu Xia de son enfermement. Notre rêve est que Liu Xia puisse partir d’ici, ensemble avec Angela Merkel…»

Ecoutez les mots de Liu Xia

« Pour moi, le futur est une fenêtre fermée, une nuit qui n’en finit pas, un cauchemar qui ne dissipe pas, je veux retrouver la lumière », les mots de Liu Xia font froid dans le dos. Les autorités chinoises, elles, assurent, contre toute évidence, que l’écrivaine est libre de ses mouvements.

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