L’incendie qui a ravagé à Bagdad un dépôt où se trouvaient des bulletins de vote des législatives du 12 mai 2018, est d’origine criminelle, a affirmé, lundi 12 juin, le ministre irakien de l’Intérieur, Qassem al-Araji.

Dimanche 10 juin, peu après que le Conseil supérieur de la magistrature irakien a annoncé la nomination de neuf juges pour superviser le décompte et remplacer les membres de la commission électorale, un incendie s’est déclaré dans des entrepôts du ministère du Commerce à Bagdad. Les urnes de la circonscription d’al-Roussafa, dans l’est de la capitale, y étaient entreposées. C’est dans celle-ci, la plus grande d’Irak, qu’ont voté 60% des deux millions d’électeurs de la capitale.

« Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte délibéré et je suis personnellement l’enquête avec la police criminelle et la commission d’enquête chargée de ce cas », a déclaré Qassem al-Araji, le ministre irakien de l’Intérieur. Le scrutin de mai, qui devait permettre à l’Irak de tourner la page après trois années de combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), s’est transformé en feuilleton judiciaire et politique à rebondissements, augmentant le scepticisme de la population sur la transparence du scrutin.

Si les tractations gouvernementales ont débuté entre les vainqueurs, le leader nationaliste Moqtada Sadr en tête, les tentatives de faire annuler le vote, sur fond de suspicion de fraudes, n’ont pas cessé. Après plusieurs sessions sans quorum, le Parlement est finalement parvenu mercredi à obtenir qu’un nouveau décompte, manuel cette fois, ait lieu. La commission électorale a, elle, été limogée et des dispositions ont été prises pour entamer le décompte que le gouvernement veut lancer au plus vite.

(avec AFP)

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