La Turquie ne prendra pas de mesures contre la Russie, à qui le Royaume-Uni attribue l’empoisonnement sur son sol d’un ex-agent double. « Nous n’envisageons pas de prendre des mesures similaires juste parce que certains pays ont pris des mesures sur la base d’une allégation », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan, ce 28 mars.

Les déclarations du président turc surviennent alors que les Etats-Unis, plusieurs pays de l’Union européenne, ainsi que l’Otan, dont la Turquie est membre depuis 1952, ont expulsé de façon coordonnée cette semaine des diplomates russes.

Il s’agit d’une mesure de rétorsion après que Sergueï Skripal, un ex-agent double russe vivant en Grande-Bretagne, et sa fille Ioulia ont été empoisonnés avec une substance neurotoxique le 4 mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Jusqu’ici, la Turquie, qui possède la deuxième armée de l’Otan en nombre, est restée relativement silencieuse sur cette affaire.

Rapprochement Poutine-Erdogan

Le 26 mars, le ministère turc des Affaires étrangères avait condamné l’attaque, sans toutefois mentionner Moscou. Peu après, le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, avait précisé qu’Ankara « n’envisageait pas de prendre une quelconque décision contre la Russie ».

Recep Tayyip Erdogan entretient des rapports chaleureux avec le président russe Vladimir Poutine, alors que les relations de la Turquie se sont au contraire dégradées avec la plupart des pays occidentaux depuis un an et demi.

Le président russe est d’ailleurs attendu en Turquie début avril avec son homologue iranien Hassan Rohani pour un sommet consacré à la Syrie, dossier sur lequel Ankara et Moscou ont renforcé leur coopération ces derniers mois.

(avec AFP)

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