Pendant longtemps, la diva à la voie mélodieuse nous a régalés de ses chansons à la fois caressantes et riches de par la thématique. Mais depuis près de huit ans, elle s’est, complètement, fait rare. Nouvelle vie aux Etats-Unis, un ménage à gérer, dira-t-elle. De retour au bercail, depuis quelque temps, SourceA a bien voulu aller la dénicher, pour qu’elle lui raconte tout ce qui s’est passé, durant cette longue période, ainsi que ses projets pour le public sénégalais. Concernant son futur album, Arame Thioye assure, d’ores et déjà, que les Sénégalais verront le fruit de ses cours de chant, avec les Espagnols.
Pourquoi cette longue absence Arame thioye?
Arame Thioye: « Il est vrai que j’avais pris du recul, bien avant 2012, période à laquelle je me suis mariée. Et après mon mariage, il fallait que je me consacre, un peu plus, à mon ménage et que je rejoigne mon mari basé aux Etats-Unis. Je n’avais pas le choix, il fallait que je fasse ce petit sacrifice, pour réussir à mettre mon mari en confiance et être là présente dans mon ménage. Comme vous le savez, on dit souvent que les femmes artistes ne sont pas trop motivées par le mariage, leur statut de mariées ne dure que le temps d’une courte réflexion. Et compte-tenu de toutes ces étiquettes que l’on nous colle, souvent à tort, j’ai voulu ne pas donner raison à cette opinion. C’est pour cela, que je suis partie rejoindre mon mari aux USA. Et au bout d’un certain moment, il a compris que ma vraie vie est au Sénégal. Je recevais, tout le temps, des messages de certains fans sur les réseaux sociaux, pour me demander quand je vais reprendre mes activités. D’autres pensaient, même, que j’avais quitté le milieu du showbiz. Parfois, en regardant la télé, je tombe sur une chaine, où on parle de moi, en mettant « wanted ». Après ça, il a constaté que j’avais une vie, ici, au Sénégal, on en a discuté et on a pris ensemble la décision de rentrer au bercail » (Rire).
Quelles ont été vos activités, pendant le temps, que vous avez passé au pays de l’Oncle Sam?
Arame Thioye : « Là-bas, c’est un autre monde. Au début, j’ai été dans pas mal de choses. J’ai tout tenté, pour prendre mes marques. J’ai été coiffeuse, j’ai pris des cours de musique et d’autres choses encore. Je peux vous dire que, durant ces cinq ans, je n’ai pas, vraiment, chômé. Mes cours de musique, je les ai faits avec des Espagnols que j’ai rencontrés là-bas ».
Qu’est-ce que vous avez tiré de ces cours de musique?
Arame Thioye : « Leur musique est très riche en sonorités, thématiques et autres. Et j’ai beaucoup aimé cette découverte d’un autre genre et j’en ai beaucoup appris ».
Maintenant que vous êtes de retour au Sénégal, quels sont vos projets?
Arame Thioye : « je suis sur le point de lancer un nouvel album. On a, pratiquement, tout bouclé en studio, il ne reste plus que les derniers réglages. J’ai, aussi, fait un single, en attendant la sortie de l’album, qui est prévue, après la Korité « In Sha Allah ». Pour le moment, je me consacre plus à la sortie, le 22 mars prochain, de la vidéo du single » My lover ».
Et à quoi, pouvons-nous nous attendre de nouveau et de différent par rapport à vos précédents albums?
Arame Thioye : « Cet album sera très différent des autres. Durant cette période de stand-by, j’ai beaucoup appris et j’ai trouvé de nouvelles orientations. Les Etats-Unis sont très riches, en matière de production artistique. Au regard de tout cela, je suis sûre qu’il y aura une évolution au niveau des arrangements, et même au niveau de ma voix. Ce sera le résultat de mes cours de chant, avec les Espagnols. Je sens que les Sénégalais vont apprécier. Je bosse avec des professionnels de la production musicale. Le single sera de l’album, il y aura, aussi, une reprise de « Borom taar » et plein d’autres surprises.
Ces professionnels de la production musicale, dont vous parlez, sont de quelle nationalité?
Arame Thioye : « Ce sont des Sénégalais, c’est ici que j’ai enregistré cet album. Le single « My lover » a été produit par Papis Konaté et le reste de l’album par Papis Ndiaye ».
Quels sont vos projets pour la reconquête du public sénégalais?
Arame Thioye : « Avant toute chose, je vais, d’abord, m’atteler à mettre en place mon propre groupe, parce que je n’en avais pas eu, jusque-là. Après la sortie de l’album, au lendemain de la Korité, j’envisage de faire une tournée pour la promotion dudit album. Ce sera, dans un premier temps, une tournée au niveau national, avant d’entreprendre une tournée internationale. Je reçois, souvent, des invitations dans les concerts ou soirées, mais, pour éviter de remettre mes dernières chansons qui datent de 2007, je préfère décliner, en attendant la sortie de ma nouvelle production. Et, ainsi, régaler les fans du nouveau style et des nouvelles sonorités ».
Comment trouvez-vous l’évolution de la musique sénégalaise?
Arame Thioye : « Pour ma part, je vois qu’elle évolue, de façon remarquable. Les jeunes assurent et font de très belles productions. La seule chose que je regrette, c’est que je vois, de moins en moins, celle de ma génération. Je ne les vois plus (Rire). Mises à part Viviane et Titi qui sont toujours actives (Ma Sha Allah). Sinon, Ma Sané qu’on voit, de moins en moins, et Amy Mbengue qui a, complètement, disparu. Et pourtant, elles sont douées de talents et c’est vraiment dommage. Cependant, les jeunes sont au top, et font du bon boulot. De ce côté-là, la musique sénégalaise se porte super bien. Quand les uns disent que la musique est en déclin, moi, je ne partage pas leur point de vue. Maintenant, il est vrai que les appréciations diffèrent ».
Vous avez déploré l’absence de bon nombre de chanteuses de votre génération sur la scène musicale, mais est-ce qu’elles, aussi, n’ont pris une petite retraite, comme vous l’aviez fait?
Arame Thioye : (Rires) » Ah mais, c’est tout à fait possible. C’est vrai que les raisons, qui m’ont poussée à partir et disparaitre, complètement, de la scène musicale, peuvent être les mêmes, en ce qui les concerne. Parce que c’est très difficile de gérer ménage et showbiz, en même temps. Maintenant, les vraies raisons, elles, seules, les connaissent. J’aimerais, juste, leur faire un coucou et leur dire qu’elles me manquent beaucoup. C’était trop fun, à l’époque, où on se rencontrait, souvent, à des sorties et autres évènements musicaux. Il y avait une bonne ambiance, on chantait et riait ensemble. Hélas! Ca me fend, un peu, le cœur de ne plus les voir ou croiser. Je pense, vraiment, qu’elles vont revenir, comme c’est mon cas. En tout cas, je l’espère ».
Ndèye Aminata DIAHAM