Décidément, début 2018 n’aura pas été, pour eux, un long fleuve tranquille, et pour cause. Ils sont des dizaines d’Agents du Ministère des Mines, à la mine froissée, tous les matins, parce que sevrés de salaires, depuis fin décembre 2018. Assistantes, chauffeurs et autres Agents des Services régionaux, qui émargeaient à partir du Fonds minier, n’ont plus vu la couleur de leur fric.
En dépit de leur nombreux va-et-vient entre leurs lieux de travail et leurs Banques respectives. Et, pour expliquer la situation de «ses» mutilés de le Ministère des Mines se défausse, tantôt, sur le Trésor public ou invoque, tantôt, des arguments, visiblement, tirés par les cheveux.
Par ces temps qui courent, quand vous voyez des Agents du Ministère des Mines porter le masque des mauvais jours ou avoir les paupières lourdes, inutile d’aller au ciel, pour en trouver la réponse ! En effet, selon des informations de SourceA, ils sont des dizaines d’Agents qui ne sachent plus à quel Ministère se fier, parce que sevrés de salaires, depuis deux mois. En un mot comme en mille, composés d’Assistantes, de chauffeurs, entre autres Agents dans les Services régionaux, ils scrutent, vainement, le paiement de leurs salaires de fin janvier et de fin février 2018. Et, en dépit du fait qu’ils fassent des aller-et-retour dans leurs Banques respectives, les mutilés du Ministère des Mines ne parviennent pas à vaincre leur signe indien.
La réponse à leur servie demeure la même : «vos salaires ne sont pas encore virés», leur balance-t-on à la figure, devant les guichets de Banques. Leur dénominateur commun : tout ce beau monde était payé, jadis, par le Fonds minier, confie-t-on, toujours, à SourceA.
Joint par téléphone, le Service de Communication du Ministère des Mines cherche, laborieusement, à se tirer d’affaire. Pour ce faire, il explique, d’abord, «cette situation (Ndlr : les deux mois d’arriérés de salaires) est due à des erreurs d’intégration d’imputation au niveau du Système intégré de la gestion des finances publiques (Sigfip)». Ensuite, glisse Jean Baptiste Montang Sonko, «ces erreurs ont été corrigées. Le dossier a été soumis au contrôleur qui l’a transmis au Trésor public».
Incapable de trouver la clé à ses errements, le Ministère des Mines trouve une manière singulière de filer la patate chaude au Trésor public. Pour cause, «le retard est au niveau du Trésor. Tout a été fait au sein de la Direction de l’Administration Générale et de l’Equipement (DAGE) du Ministère des Mines», invoque le chargé de Communication de la ministre des Mines, Aïssatou Sophie Gladima Siby.
Désireux de convaincre les plus sceptiques, les Services du Ministère des Mines servent une énième explication, quasiment, tirée des cheveux : «pour le mois de février, le traitement a été fait ; le problème n’est pas spécifique au Fonds minier ; d’autres structures de l’Etat ont le même problème ; il y a le fait qu’une partie du personnel soit restée aux Ministère des Mines et l’autre partie au Ministère de l’Industrie».