Mieux vaut tout ignorer et faire comme si rien n’était acquis d’avance. L’adage  dit que la démarche nonchalante n’est pas gage de sureté. Elle a tendance à renforcer les certitudes sur la longueur d’avance qui nous sépare des poursuivants. Ainsi le lapin finit par se faire rattraper et devancer par la tortue. Le lapin fort de ses récents triomphes et la tortue bien consciente de ses faiblesses. Si la vanité est faiblesse, la force est dans l’aptitude à lever le regard sur ses insuffisances dans le but de se dresser contre elles. « Qui l’aurait cru » dira le conteur des victoires épiques. En 2012 qui aurait cru que le candidat Macky SALL, malmené, humilié allait coiffer aux poteaux toute l’opposition des assises nationales pour se hisser à la tête du peloton.

Acclamation pour ceux qui avaient combattu à ses côtés ; qui y ont cru ; qui l’ont porté « contre vents et marrées ». Qu’ils aient été convaincus par l’offre politique et le profil de l’homme ou qu’ils aient été de simples bons parieurs, ils méritent des ovations pour avoir misé sur le cheval de l’APR.

Après 6 ans d’exercice du pouvoir, c’est légitime de continuer à s’interroger sur la qualité des réponses aux attentes des Sénégalais. Ils en jugeront un 24 février 2019, soit deux ans après la fin du mandat annoncée en promesse lourde à tenir. En attendant, Idrissa SECK est sorti de la place de l’indépendance pour emboiter le pas aux candidats Macky.

A coup de déclarations relayées par la partie insoumise de la presse obligeant l’autre partie domestiquée à se faire échos des ripostes sans coordinations et dans cette maladresse communicationnelle qu’on connait à la grande majorité des responsables de ce camp. Arrogance et mépris à l’égard de leurs adversaires, carnaval autour du gâteau, guerres de positionnements et élan fratricide. Les mêmes symptômes apparaissent mais n’alertent pas. Les mêmes certitudes qui ont perdus les suffisants d’hier. Tout roule comme si le déraillement est impossible. A la vitesse du TER et en l’espace d’une campagne officielle beaucoup de choses peuvent changer. Et on ne comprendra jamais ce qui détermine les votes des Sénégalais. Imprévisible et allergique à l’injustice, les Sénégalais sur des humeurs changeantes peuvent déjouer les sondages les plus fiables.

Quand la coupe sera pleine, aucune stratégie ne peut contenir les laves du volcan. Les réformes entamées n’y changeront rien car Wade avait plus de réalisations inaugurées que d’immeubles à réfectionner ou à peindre ; c’était dit, la volonté du peuple était autre.

Il se réveille tard mais quand il sortira de la bonne sieste, il demandera à manger un nouveau plat. Peu importe si le nouveau sera plus succulent que le premier mais s’il en a assez, ça changera.

Sadomaso, incohérent, inconséquent, juste, rebelle et passif à la fois ; des traits de caractère qui font qu’on ne peut jamais se fier à ce peuple. Combien ont cru que leur capital sympathique finirait à les propulser à la tête de l’Etat et qui ont fini par être la risée de tout le paysage médiatique. Qui n’a jamais pensé que Cheikh Bamba Dieye, Ibrahima Fall, Ousmane Sonko ont de bons profil mais trop honnêtes dans le discours pour nous diriger. A la surprise générale, le nom de Ousmane Sonko revient souvent après celui de Idy quand on cite des challengers du Président pour 2019. C’est à ne rien comprendre.

On se cogne la tête quand l’auteur compositeur de « Yoonu Macky du dem » et ancien acolyte de Idy qui, d’ailleurs a eu, la générosité de lui céder, preuve de sa bonne volonté, sa chasse gardée, la mairie de Thies, s’inscrit en droite ligne sur le chemin de la réélection de  Macky SALL. On se frotte les yeux et se débouche les oreilles pour s’assurer que c’est bien l’ancien porte-parole de Wade, Serigne Mbacke NDIAYE qui se bat pour Macky. Au bord de l’infarctus, on finit par se dire que c’est trop fort pour un cœur faible. Et si on décide de s’y faire, il vaudrait mieux se dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et cette inconstance du peuple est une bien dangereuse balle perdue qui finira sa course sur la poitrine d’un candide.

Les plus réalistes s’ajustent en fonction des enjeux. Tout est bon pour avoir une part. Chaque déclaration guerrière légitime son auteur à allonger l’oreille pour guetter une nomination. Devenant un haut responsable mal préparé, parfois sans autres métiers que des envolées verbales stériles. La plus porteuse politique de lutte contre le chômage est l’absence de profilage pour les nominations. Et pour cacher le jeu ; on annoncera : « Monsieur Majnoun BA, diplômé en tel est nommé à tel poste » comme si l’obtention d’un diplôme est une preuve de compétence ou de savoir-faire. Il n’en est rien. Le diplôme ne confère qu’une présomption de compétence, alors là une présomption très simple. Alors dites-nous plutôt ce que fait la personne, son métier, sa compétence car le culte du travail ne saurait être insufflé par un oisif.

Mais bon…on laisse faire.

Alioune FALL Af 

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