Le sommet du G7 s’ouvre dans quelques heures à la Malbaie, sur les bords du Saint-Laurent. Les dirigeants des 7 pays les plus riches de la planète se retrouvent dans une ambiance tendue alimentée par la politique ouvertement protectionniste de l’administration américaine.
Avec notre envoyée spéciale à la Malbaie, Mounia Daoudi
Se dirige-t-on vers un G6 + 1 avec un Donald Trump isolé, déterminé à défendre son « Amérique d’abord », au risque de s’aliéner ses principaux alliés ? C’est la première fois en effet, en 42 ans d’existence du G7, que les dirigeants de ce club très fermé des nations les plus industrialisées arrivent aussi divisés à leur réunion annuelle.
Avec d’un côté, le président de la première puissance –les Etats-Unis–, prêt à jouer cavalier seul pour défendre l’industrie américaine victime selon lui d’une concurrence injuste. Et de l’autre ses six alliés traditionnels, désemparés de le voir systématiquement fouler au pied les principes qui les ont unis pendant des décennies, à savoir le multilatéralisme et le libre-échange.
Les discussions promettent donc d’être tendues car les sujets de désaccords ne manquent pas.
Que des dossiers qui fâchent
Le commerce tout d’abord. La décision de l’administration américaine d’imposer la semaine dernière des droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens canadiens ne passe décidément pas. Le sujet sera, avant même le début du sommet de la Malbaie, au menu d’une réunion des Européens du G7, à savoir la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie.
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Sur le climat ensuite. La France a déjà prévenu qu’elle ne soutiendrait pas une déclaration finale qui ne mentionnerait pas explicitement le soutien à l’accord de Paris.
Et enfin sur les questions de sécurité, au premier rang desquels l’accord sur le nucléaire iranien dénoncé le 8 mai dernier par l’administration Trump et que les autres membres du G7 cherchent à sauver vaille que vaille.
Trump droit dans ses bottes
Des positions qui semblent difficilement conciliables. D’ailleurs Donald Trump, qui recevait hier, jeudi, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, a laissé entendre qu’il n’était pas d’humeur à faire des compromis.
Face à lui, le Canadien Justin Trudeau et le Français Emmanuel Macron ont affirmé qu’ils ne céderaient rien sur leurs principes. Ils vont certes chercher à le convaincre qu’une guerre commerciale nuira en premier aux salariés américains. Mais tout porte à croire que chacun restera sur ces positions.