Leur ligne de vie est presque rompue, et pour cause. Des centaines de personnes sont menacées de déguerpissement. Tout est parti, selon les informations de SourceA, d’un contentieux entre elles et les héritiers de Feu El Hadj Mamadou Dioum. Et, preuve symptomatique qu’à tout instant, ces centaines de personnes de la Cité Bissap, Commune de Biscuiterie, peuvent dormir à la belle étoile : le deadline de 48 heures, qui leur a été fixé, jeudi dernier, a expiré. En atteste la sommation qui leur a été servie, en fin de semaine dernière. Toutefois, les victimes n’entendent pas se laisser abattre par cette menace, brandissent, en l’air, une plainte.
Leur avenir ne tient plus qu’à un fil. Loin s’en faut ! Elles sont des centaines de personnes à être menacées de déguerpissement, à la Cité Bissap, dans la Commune de Biscuiterie. La sommation, qui hante le sommeil des habitants de la Cité Bissap, a été reçue, ce jeudi. Le document a été transmis, à la requête des héritiers de Feu El Hadji Mamadou Dioum, à neuf familles. Il cite, comme référence, l’ordonnance d’expulsion datant du 27 juillet 1987. C’est sur la base de cet Arrêt, qu’il est demandé aux occupants des Parcelles concernés de vider les lieux dans les 48h. S’ils se refusent à cette idée, «ils y seront contraints, par toutes les voies de droit, notamment, par leur expulsion etiam manu militari s’il y échet».
L’incompréhension chez certaines familles
Le litige foncier à la Cité Bissap remonte à une trentaine d’années. La famille Dioum revendique une bonne partie des terrains. C’est la raison, pour laquelle, il a attrait les populations concernées devant la barre. La décision de justice, à laquelle la sommation fait allusion, a, en effet, donné raison au requérant. Seulement, des procès-verbaux montrent qu’il y a eu une réunion, pour régler le contentieux à l’amiable.
«Etaient présents, d’une part, trois membres du Comité de gestion des Ets Dioum : El Hadji Maguette, Mamadou Dioum, Mamour Dioum». Parmi les raisons évoquées pour justifier une telle approche, il est mentionné, dans le PV, le fait de «comprendre, aussi, la situation de la famille Dioum. Elle doit respecter les engagements, qui le lient à des tiers (banques, fournisseurs etc…). Elle doit, aussi, préserver les intérêts des héritiers, cela, la famille ne peut le faire qu’avec des ressources provenant de la vente de ses biens».
Ce document atteste qu’il y a bien eu des réunions pour trouver un accord à l’amiable. D’ailleurs, une autre réunion a fixé le prix au mètre carré à 25 000 F Cfa. Il y est indiqué que le paiement doit être effectué à l’étude Maitre Amadou Moustapha Ndiaye. Parmi les habitants qui ont été sommés de déguerpir, certains ont eu à payer, intégralement, la somme qui leur a été demandée. C’est le cas de la famille d’un certain Saliou Fall. Il est décédé. Mais, sa famille occupe, toujours, les lieux. Son fils, qui préfère garder l’anonymat, a bien voulu montrer à SourceA les preuves de ce qu’il avance. La lettre, dont l’expéditeur est Maître Clément Paul Bruce Benoist, Avocat à la Cour, évoque un «chèque SGBS CARPA d’un montant de 5.325.000 F Cfa, correspondant au prix de la parcelle occupée par le Sieur Saliou Fall (213 m2) en taux de 25.000 F Cfa, droits et mutations compris» à MM Guédel Ndiaye et Associés.
Une plainte pour escroquerie
Cet énième bras de fer entre les habitants de la Cité Bissap et la famille Dioum va-t-elle accoucher d’une souris ? Les habitants ne savent plus où donner de la tête. A. Ndiaye commence à en avoir marre. La maison de la dame fait partie de celles qui sont visées par l’ «ITERATIF COMMANDEMENT». «Lorsque mon mari, certainement, vous (s’adressant au reporter de SourceA) n’étiez pas encore né», dit-elle, avant de marquer une pause.
Puis, elle se reprend et glisse : «un huissier est venu, ce jeudi, me remettre une sommation. Je lui ai signifié que j’ai, déjà, payé le titre foncier. Il m’a demandé d’apporter le document, qui l’atteste. Ce que j’ai fait. Lorsque je suis allé voir l’Avocat en question, il m’a donné une réponse, qui m’a surprise. Il m’a dit que notre argent est, toujours, sur place. Il me demande même de venir le chercher. Voyez ce que j’ai investi dans cette maison. J’ai construit un étage, croyant que cette affaire était, déjà, classée», nous confie-t-elle dépitée.
Le jugement d’hérédité de la famille Dioum montre que Feu El Hadji Mamadou Dioum n’a pas moins de quatre épouses. Il a 17 garçons et autant de filles. En y regardant de plus près, on constate que, sur cette liste, figuent les noms de Mamadou Dioum, Mamour Dioum. Ces noms sont aussi visibles dans le procès-verbal pour un règlement du litige foncier à l’amiable. S’agit-il des mêmes personnes. Quoiqu’il en soit, les familles, sommées de déguerpir, entendent porter plainte pour escroquerie.
Une conférence de presse relative à ce litige foncier doit se tenir, incessamment, selon toujours les informations de SourceA. Le Collectif des habitants promet d’étaler sur la place publique les moindres détails de cette affaire. Il compte, aussi, revenir en détail sur quelques éléments de la plainte qu’elle compte déposer contre la famille Dioum.
Omar NDIAYE