Les Sénégalais s’étaient habitués aux meurtres d’albinos ou à la profanation de tombes, en période de pré-campagne électorale. Par contre, ils ne se s’attendaient, certainement, pas à voir leurs enfants sacrifiés sur l’autel d’une élection présidentielle.

SourceA est allé dénicher un guérisseur Adama Doumbouya et un spécialiste en Marketing politique, Alkaly Ben Mohamed Diouf. Ce, pour qu’ils éclairent la lanterne de ses lecteurs, sur les raisons qui peuvent fonder la récurrence des rapts d’enfants sanctionnés par des meurtres.

Mbao, Touba, Thiès ! La liste des localités touchées par le phénomène des enlèvements d’enfants suivis de meurtres s’allonge. Ces crimes, d’une autre époque, ont fini de créer la psychose chez les populations. Suffisant pour que le ministre de la Justice, Ismail Madior Fall, monte au créneau. Le Garde des Sceaux de renseigner que «les textes sont là, très répressifs, face à ce phénomène. Notre justice est, également, très ferme sur ces questions. Car, à chaque fois qu’on a été confrontés à des rapts d’enfants, à des cas de maltraitance d’enfants, la justice a été sévère et ferme. Donc, sur cette question, il n’y a pas d’ambigüité. L’option de l’Etat du Sénégal est de protéger ses enfants». Malgré ces assurances, le phénomène continue de plus belle.

Alcaly Ben Mahomed Diouf, Docteur en Marketing politique : «la période est propice â ces pratiques occultes. Donc, c’est clair. La relation est certaine. A l’approche des élections, le lien est vite fait. Et c’est réel, il y a un lien»

Lundi dernier, les habitants de Rufisque n’en revenaient pas, vu l’état dans lequel le petit Fallou Diop a été trouvé. L’enfant, âgé d’à peine deux ans, a été trouvé dans un sac, son corps était en état de putréfaction. Face à un tel état de fait, les populations de Rufisque n’ont trouvé rien d’autre à faire que de se défouler sur un malade mental, qui trainait dans les parages. Les forces de l’ordre, dépêchées sur les lieux, ont lancé des grenades lacrymogènes, pour faire respecter l’ordre.

Tout de même, les supputations vont bon train, vu le contexte. En effet, les candidats déclarés à la Présidentielle de 2019 vont s’affronter dans moins d’une année. Alcaly Ben Mohamed est un Spécialiste du marketing politique. Pour l’expert qui a eu à travailler avec beaucoup de responsables politiques dans le cadre des campagnes électorales, la période actuelle «est propice à ces pratiques occultes». Il pense que ces événements macabres ont un lien avec «l’approche des élections».

Adama Doumbouya : «certains font des sacrifices, pour être élus ou réélus. Pour ce faire, les marabouts leur conseillent de procéder à des sacrifices humains. Le sang d’un enfant est propre. Il n’a commis aucun péché. Mais c’est l’enfer qui les attend» 

Ces explications sont corroborées par Adama Doumbouya. Le marabout-guérisseur est établi dans le quartier de Castors, près du marché. A l’en croire, «ce phénomène est visible, partout. L’explication la plus plausible est liée à la campagne présidentielle. Certains font des sacrifices pour être élus ou réélus. Pour ce faire, les marabouts leur conseillent de procéder à des sacrifices humains. Le sang d’un enfant est propre. Il n’a commis aucun péché.  Le marabout a besoin du sang de l’enfant pour le donner à des génies.

Ces derniers se nourrissent avec. Il y en a même qui demandent du sperme ou même du parfum. Ce sont les génies non croyants, qui font ce type de demande. Quand la personne, qui a sollicité leur aide, veut rompre le pacte, ils essaient de la tuer. On peut faire un pacte pour une période déterminée. Le cas échéant, le génie peut reprendre tout ce qu’il a donné».

Le sacrifice humain peut concerner des personnes adultes. Les génies peuvent demander à l’intéressé de sacrifier soit un de ses parents, soit une personne qui lui est proche. Ce type de sollicitation est le fait, le plus souvent, de personnes qui veulent s’enrichir.  Adama Doumbouya pointe aussi du doigt les francs-maçons. De l’avis du guérisseur traditionnel, cette pratique est symptomatique d’une société qui ne croit plus en Dieu.

«S’adonner à ces types de sacrifices ne veut pas forcément dire qu’on aura ce que l’on veut»

Il déplore le fait que les gens soient prêts à tout pour s’enrichir. Alors que, s’adonner à ces types de sacrifices ne veut pas forcément dire qu’on aura ce que l’on veut. Au contraire, il martèle que, malgré tout, c’est Dieu, qui décide. Or, ce dernier préfère, dit-il, que les êtres humains aient recours aux versets du Coran, aux arbres ou même aux animaux plutôt que de s’adonner des sacrifices humains. Sachant que ce qui leur pend au nez, c’est de finir en enfer.

Omar NDIAYE  

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