L’affriche Gouye-Gui-Siteu pour le drapeau du PSE est fixé pour le 29 avril prochain. Mais le buzz attendu de leur confrontation verbale n’a été que nenni. Ils se sont voués le respect, avant qu’un mot mal placé n’agite le lutteur de l’écurie Mor Fadam. En vain.
A évoquer Gouy Gui et Siteu, ça donne les prémices de polémiques. Et non. Les deux lutteurs ont driblé tout le monde. «Je le respecte. Il est très sympa. Gouy Gui m’appelait souvent pour des conseils. C’est la réalité. Partout où je vois des gens qui veulent le minimiser, je le soutiens», a fait remarquer Siteu, qui fera monter la température plus tard, parce que son interlocuteur est à court d’idées ou d’explications.
Tarkinda et Thiourkinda
Face à Gouy Gui qui a donné sa langue au chat ou qui s’est barricadé derrière le respect, Siteu a été explosif et imaginaire. Adepte des concepts, le lutteur de Lansar en a profité pour réchauffer son répertoire. «Je suis Tarkinda et non Thiourkinda. Je ne parle pas deux fois. Etre un homme n’est pas facile. Même les femmes font des efforts, qu’on assimile à la bravoure des hommes, pour se faire remarquer. C’est pourquoi, je suis Tarkinda. Et c’est différent de Thiourkinda. Tarkinda, c’est quelqu’un de courageux (Diambar), un guerrier. Donc, je suis Tarkinda et Gouy Gui Thiourkinda» , s’est-il comparé au «roi» du «simpi» (déracinement). Siteu mettra, en si peu de temps, le feu à la case de Gouy Gui. En voulant évoquer la performance infructueuse du natif de Thianaba, il le compare à une femme «stérile». «Avant, si une femme accouchait, à maintes reprises, et qu’elle perdait ses enfants, on disait qu’elle est stérile. Mais c’est faux. Moi, je dis que celui qui est là, et qui ne peut accoucher et ne peut rien faire, comme Gouy Gui, c’est celui qui est stérile», a-t-il expliqué. Des propos mal décodés par le protégé de Mor Fadam, qui a laissé le sentiment que son adversaire visait, directement, sa mère. Siteu va, très vite, rassurer son adversaire. «Ce n’est pas ce que tu penses. Ta maman reste ma maman».
Pas de respect dans le combat
Après cette incompréhension, c’est l’escalade. Si petite, soit-elle. Cette fois, avec des mots doux, mais des vérités crues. «Notre combat ne sera pas facile. C’est la lutte. Au-delà du respect, je ne lui donnerai rien. Et je ne l’attendrai pas non plus. Je profiterai de la petite des erreurs qu’il commettra pour le terrasser. Si c’est le courage et l’abnégation qui donnent la victoire, je sais que Dieu me la donnera» , assène Siteu, très à l’aise.
Pour Gouye Gui, après une préparation aux Etats-Unis d’Amérique, son adversaire ne représente qu’un tremplin. Il n’accepterait pas qu’il soit un pont de passage pour les jeunes. «Je me suis préparé à l’éventualité : si le combat nécessite une minute ou perdurera. Je n’ai pas travaillé pour me battre avec Siteu. Il n’est pas mon égal. Je ne vais pas servir d’échelle pour l’ascension des petits lutteurs. J’ai travaillé pour reprendre ma place dans l’arène», a-t-il averti
Issiaka TOURE