Les gros porteurs sénégalais ne se sont pas arrêtés à cette menace. Puisqu’ils ont aussi, envisagé de dépêcher une délégation au Mali, au Togo et au Niger, afin d’harmoniser leurs positions pour s’opposer à la future décision des autorités sénégalaises. Quid des transporteurs de Aftu, qui promettent aux autorités de les appuyer au sujet de l’application du Règlement 14 ? Un des responsables des transporteurs se tord de rires, avant de glisser : «comment quelqu’un qui ne paie pas le pont bascule, peut soutenir un Etat dans le cadre du Règlement 14 ? ».
Selon toujours les informations de SourceA, les transporteurs reprochent aux autorités sénégalaises de «transgresser» le tarif appliqué dans la Zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Selon eux, à l’image des Etats membres de l’Uemoa, le Sénégal, qui s’était engagé à appliquer, intégralement, le Règlement 14 de l’Uemoa relatif à l’harmonisation des normes et procédures du contrôle des véhicules lourds servant des transports des marchandises, a décidé, depuis le 1er février 2018, d’outrepasser ledit Règlement.
En d’autres termes, Dakar veut qu’il ne soit plus permis à un camion d’avoir plus de 3 essieux. Cela veut dire que le camion, qui convoyait 44 tonnes avec 4 essieux, se retrouve, désormais, avec un surplus de 14 tonnes, auquel il est taxé 60.000F Cfa, la tonne. Ce qui, aux yeux, des transporteurs, dont des dizaines de camions ont été garés à Diamniadio, au niveau du pèse-essieu, ne correspond point aux recommandations du Règlement n°14/2005/CM/UEMOA, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandise dans les Etats membres de l’UEMOA, au Ghana et en Guinée. Cette application traduit la volonté commune de sauvegarde et de préservation du patrimoine routier des Etats membres de l’UEMOA.
Ndèye Aminata DIAHAM