Le Paris Saint-Germain ne gagnera qu’un titre majeur cette saison, après avoir subi des désillusions cinglantes dans toutes les autres compétitions. N’a-t-on pas vécu le plus mauvais exercice du PSG depuis le passage sous étendard qatari ?
La première saison d’Unai Emery au Paris Saint-Germain devait rester comme l’exception. Jamais plus, tant que QSI tiendrait les rênes du club, on ne devait voir de saison aussi décevante sportivement. Aujourd’hui, la question se pose sérieusement. Thomas Tuchel, son directeur sportif Antero Henrique et le président Nasser Al-Khelaïfi ont-ils orchestré le plus mauvais exercice du PSG depuis qu’il a changé de dimension sur le plan financier ? La défaite aux tirs au but (2-2, 6-5) en finale de la Coupe de France contre le Stade Rennais samedi a rouvert le débat. On exclut évidemment la saison 2011-2012, que le changement d’entraîneur à mi-parcours a rendu atypique.
Sous Emery, le « drame » avait été la perte du titre de champion de France, face à une équipe de Monaco armée jusqu’aux dents et demi-finaliste de Ligue des champions. A côté de cela, Paris avait réussi le doublé Coupe de France-Coupe de la Ligue, une performance éclipsée par l’historique remontada contre le FC Barcelone (victoire 4-0 à l’aller, défaite 6-1 au retour). En se penchant sur cette saison qui s’achève, pas sûr que le bilan soit beaucoup plus honorable. Le PSG a conservé le titre reconquis en Ligue 1, certes. Mais face à quelle opposition ? Monaco a joué le maintien après avoir été vidé, deux étés de suite, de ses meilleurs éléments, une saignée à laquelle le PSG a participé en recrutant Kylian Mbappé. Lyon est en sous-régime au regard de la qualité de son effectif et n’a pas été capable d’être un rival digne de ce nom en Ligue 1. Idem pour l’Olympique de Marseille, scotché hors du podium. Lille, le dauphin, vit une parenthèse enchantée qu’il sera sans doute impossible de confirmer, mais pointe malgré tout à 19 points derrière les Franciliens… Sur cette fin de championnat, le PSG a aussi subi des revers lourds et inhabituels, notamment face au Losc (5-1). Le 8e titre de champion du club de la capitale a donc logiquement été accueilli avec un intérêt et un enthousiasme comparables à ceux manifestés après le Trophée des champions remporté contre Monaco (4-0) l’été dernier. Pas si étonnant quand on considère la production du club dans les autres compétitions.
L’arbitrage a bon dos
En Ligue des champions, l’élimination dès les huitièmes de finale par une équipe de Manchester United décimée est pour beaucoup de supporters encore plus indigne que la catastrophe de 2017 au Camp Nou. Il s’agissait d’un affrontement face à une équipe nettement inférieure – la suite l’a prouvé – avec un match retour à domicile et deux buts d’avance à gérer. En Coupe de la Ligue, le PSG est sorti sans gloire au stade des quarts de finale, à domicile, contre l’une des plus mauvaises équipes de Ligue 1, Guingamp (1-2). La présence de Neymar, Kylian Mbappé ou Angel Di Maria dans le onze aurait dû suffire, d’autant que les Rouge et Bleu menaient au score. Thomas Tuchel, dont l’agacement vis à vis de l’arbitrage est allé crescendo au fil des désillusions, a beau avoir invoqué un acharnement des hommes en noir, aucun des trois penalties accordés aux Bretons ce soir-là n’était scandaleux. En Coupe de France, samedi, Paris a de nouveau mené de deux buts et dilapidé un avantage face à une équipe de niveau inférieur…
Sur plan extra-sportif, les tensions entre Tuchel et Henrique, mais aussi et surtout l’imbroglio autour d’Adrien Rabiot, ont également vérolé cette première saison de l’Allemand sur le banc francilien. L’interrogation désormais, sera de voir si l’ancien entraîneur du Borussia Dortmund saura aussi bien rebondir que le Basque, sans perdre la relative immunité aux critiques dont il a jusqu’ici pu jouir.
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