Deux semaines après le vote d’une résolution exigeant un cessez-le-feu en Syrie, l’ONU n’a pu que constater son échec à la faire appliquer sur le terrain et a pointé du doigt la responsabilité de Moscou, alliée de Damas. Au cours de cette réunion publique, les Etats-Unis ont indiqué avoir rédigé un nouveau projet de résolution pour une trêve immédiate à Damas et dans l’enclave de la Ghouta. Et faute d’action du Conseil de sécurité, Washington menace de nouvelles frappes.

Avec notre correspondante à New York,  Marie Bourreau

Les Etats-Unis n’ont pas indiqué quand cette nouvelle résolution pour une trêve immédiate en Syrie serait mise au vote au Conseil de sécurité, mais les diplomates ont bien noté les menaces à peine voilées de l’administration américaine.

Faute d’un accord du Conseil pour une nouvelle trêve qui devra être respectée, Washington se dit prêt à passer à l’action et à mener de nouvelles frappes comme elle l’avait fait il y a un an après l’attaque chimique contre Khan Sheikhoun, qui avait fait plus d’une centaine de morts, sans pour autant changer la dynamique du conflit syrien.

Cette réunion du Conseil de sécurité a fait l’objet d’échanges très vifs, les diplomates occidentaux accusant la Russie d’avoir joué double jeu en votant pour une trêve tout en continuant son entreprise sanglante dans la Ghouta orientale.

Moscou en ligne de mire

« Nous mettons en garde tout pays qui voudrait imposer ses desiderata par des attaques chimiques et des souffrances inhumaines, et plus particulièrement le régime syrien hors-la-loi, les Etats-Unis restent prêts à agir si nous le devons », a alerté l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

« Chacun sait que la Russie peut faire arrêter ce bain de sang. Nous savons que la Russie compte tenu de son influence sur le régime, compte tenu aussi de sa participation aux opérations a la capacité de convaincre le régime par toutes les pressions nécessaires d’arrêter cette offensive terrestre et aérienne », a pour sa part imploré l’ambassadeur français François Delattre.

L’ambassadeur russe s’est, lui, emporté contre « des reproches sans fin adressés à son pays » et des discours motivés par une « ligne politique » plus que part une réelle inquiétude humanitaire. Moscou, a-t-il fait valoir, a mené des actions concrètes en protégeant des convois humanitaires.

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