La dépendance économique des jeunes et des femmes demeure un problème majeur au Sénégal. Les déséquilibres sociaux, à l’image des inégalités de tout genre, de la pauvreté de certaines catégories sociales et des violences multidimensionnelles, persistent et sont les facteurs bloquants tout projet d’indépendance économique. Car, ce problème touche, plus particulièrement, les jeunes et les femmes. Cette triste réalité a été l’objet  de l’atelier de discussions sur les conditions de travail des jeunes et des femmes tenu, hier jeudi, et coprésidé par la Banque mondiale et le Ministère de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la main-d’œuvre.

La précarité, le sous-emploi, la dépendance économique et la pauvreté sont, essentiellement, juvéniles et féminines« , affirme, d’emblée, le Secrétaire général du Ministère de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la main-d’œuvre. S’exprimant, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de partage des études de la Banque mondiale sur « le travail des jeunes hommes et femmes pauvres et vulnérables« , Gorgui Ndiaye a déploré le taux de chômage, relativement élevé, noté chez ces deux composantes de la population.

A l’en croire, une Enquête  Nationale Emploi au Sénégal (ENES) de l’année 2017, effectuée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la démographie (ANSD), a révélé que « le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est de l’ordre de 10,8%. Selon le genre, les femmes restent plus touchées (16,5%) que les hommes (5,9%). Du point de vue de l’âge, les taux de chômage les plus élevés sont observés chez les jeunes : 10.3% pour la tranche d’âge de 15-19 ans, 19.5% pour celle de 20-24 ans et 17.5% pour les jeunes âgés de 25 à 29 ans« .

Pour lutter contre cette réalité triste et déplorable pour un pays qui tend vers l’émergence, le représentant d’Abdoulaye Diop reste convaincu que le Gouvernement du Sénégal a souscrit aux instruments internationaux-phares, en faveur de la protection et de la promotion de la femme et des jeunes, mais aussi, et surtout, de la lutte contre toute forme de discrimination et d’exclusion.

A cet effet, des défis majeurs sont à relever, dira-t-il. Il s’agit de « promouvoir l’indépendance économique des femmes, notamment par l’emploi, et éliminer le fardeau de plus en plus lourd que la pauvreté continue de faire peser sur les femmes, en s’attaquant aux causes structurelles de la pauvreté par des changements de structures économiques, assurant à toutes les femmes, notamment aux rurales, l’égalité d’accès, en tant qu’agents essentiels du développement, aux ressources productives, aux possibilités de promotion et aux services publics », tel que indiqué par la Déclaration de Pékin sur la promotion des femmes et des filles du 15 Septembre 1995 ; et d’appliquer les dispositions de la cible 8.3 et 5.a sur l’égalité entre les sexes de l’Objectif du Développement durable.

Pour Gorgui Ndiaye, « l’autonomisation des jeunes et des femmes doit être une réalité palpable ». Pour ce faire, des structures déconcentrées assorties d’outils de maîtrise de l’information, d’orientation et d’assistance vers l’emploi, seront mises en place, « aux fins de créer une synergie d’ensemble et de suivre, correctement, les programmes et projets d’emploi ».

Sur ce, le Sg du Meipimo soutient que « le département en charge de l’Emploi s’engage, après avoir adopté les résultats des trois études qui seront présentées en cours de matinée, à accompagner davantage toute initiative ou offensive de renforcement de la cohérence du marché du travail et de l’autonomisation socio-économique des couches vulnérables, notamment les jeunes et les femmes« .

Ndèye Aminata DIAHAM

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