Le Premier ministre devait rencontrer, ce vendredi (Ndlr : aujourd’hui, le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt3s). Mais hier, tard dans la soirée, le Service de Communication de la Primature a saisi, d’un communiqué, SourceA, pour l’informer de cette réinion. N’empêche, quelques heures auparavant, votre journal s’est entretenu, au bout du fil, avec le Secrétaire général du Sdt3s, Cheikh Seck, qui a levé un coin du voile qui enveloppe la position de sa structure. Pour lui, devaient être débattus, lors de ce conclave, entre autres, les points en rapport avec le plan de carrière, le régime indemnitaire. Ainsi que d’autres points liés au fonctionnement des structures et services de santé, à savoir les problèmes sociaux en rapport avec Namora et le problème des contractuels que le Syndicat a eus à poser. Le Sdt3s, qui compte, ainsi, défendre, corps et âme, les intérêts de ses membres, enjoint le Gouvernement à régler la lancinante question de l’équité et la justice sociale. Sans quoi, avertit Cheikh Seck, les travailleurs vont prendre toutes leurs responsabilités, par rapport à ça.
«Si le Gouvernement pense qu’il y a une seule corporation, aujourd’hui, qui a le pouvoir de bloquer le secteur de la santé, il se trompe. Parce que, dit-il, aujourd’hui, un système travaille sur la base d’une chaine et d’une équipe. Ceci étant, s’il y a un seul maillon de cette chaine, qui ne fonctionne pas, ça ne va pas aller», a-t-il averti. Et d’ajouter : «si le Gouvernement ne va pas dans le sens de régler la lancinante question de l‘équité et de la justice sociale, nous, nous allons prendre toutes nos responsabilités. Il faut, impérativement, que l’Etat règle le problème de la justice sociale. Un Etat qui veut, réellement, sauver le système sanitaire, a les moyens de débloquer 25 milliards et de les mettre sur la table pour nous permettre de régler définitivement ce problème et éviter ainsi, de créer des situations de crise». Avant de faire dans la menace : «notre Organisation syndicale est déterminée et nous avons des moyens de lutte, qui, en dehors des grèves, peuvent toucher les points que nous avons cités ci-haut, à savoir même faire la rétention d’informations. Nous savons que l’écrasante majorité de l’argent qui est financé dans le secteur de la santé, est versée par les bailleurs de fonds et ces derniers ont besoin qu’on leur donne les Rapports, chaque trois mois. Sinon, ils ne vont pas décaisser. Nous sommes en mesure de bloquer ces Rapports et l’argent que ces gens vont avoir. Nous pouvons aller en grève et bloquer le fonctionnement des structures». Cheikh Seck et Cie déplorent le fait aussi qu’aucun agent de la santé de dispose d’une indemnité de logement, alors que, dans les autres secteurs, comme l’enseignement, on en bénéficie. A cet effet, lui et ses camarades syndicalistes exigent que l’indemnité de risques soit augmentée et indexée dans le salaire pour permettre à ceux qui doivent aller à la retraite de l’avoir. L’autre élément, selon Cheikh Seck, est en rapport avec le plan de carrière. Sur ce, déplore-t-il, la mort dans l’âme, «on a toujours l’impression de penser que les études longues ne relèvent que des médecins, Le Phd et le Doctorat n’ont jamais bénéficié d’avantages. Donc, nous réclamons la création de ce Corps. Aujourd’hui, on ne veut pas créer de Corps d’accueil et on veut faire croire aux gens que le Doctorat n’appartient qu’à une seule Corporation. Et qui est totalement faux. Il faudra que les gens arrêtent d’essayer de faire de l’ostracisme, de bloquer et d’empêcher les gens d’évoluer dans leur propre plan de carrière». En qui concerne les heures supplémentaires, crie-t-il son ras-le-bol, «nous avons vu que le décret, qui le régit, date de 1979. Il avait été signé par le Président Léopold Sédar Senghor. C’est ce même décret, qui avait fixé le taux qu’on est en train de payer, jusqu’à maintenant. C’est-à-dire 400 et quelques francs. Au moment où, dans d’autres secteurs, les gens sont payés à l’heure à presque plus de 10.000 francs. Cette injustice-là, il faut qu’on la règle. C’est valable aussi avec les contractuels. On ne peut pas concevoir qu’un Etat puisse, pour des secteurs aussi sensibles que la santé et l’éducation, laisser la précarité. Ils ont voulu régler le problème avec les corps émergents et chaque année, ils prennent, au moins, 10 mille enseignants qu’ils régularisent et qu’ils ne veulent pas pour 1600 infirmiers et sages-femmes d’Etat, en faire de même».
Par ailleurs, le Sdt3s demande à tous les Secrétaires généraux des Organisations de se regrouper autour d’un cadre pour se battre pour l’intérêt exclusif des travailleurs.
Ousmane THIANE (Stagiaire)