En Syrie, une équipe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques est entrée à Douma, mardi 17 avril, 10 jours après l’attaque présumée aux gaz toxiques. La mission des experts de l’OIAC se déroule dans un climat de doute, alors que la polémique se poursuit entre les pays occidentaux et la Russie.

Avec notre correspondant à Beyrouth,  Paul Khalifeh

Une porte-parole du département d’Etat américain a déclaré que les Etats-Unis disposent de renseignements selon lesquels à la fois du chlore et du gaz sarin ont été utilisés dans l’attaque à Douma. Le ministère français des Affaires étrangères a, de son côté, jugé « très probable que des preuves et des éléments essentiels disparaissent » de la scène de l’attaque. Ces accusations ont suscité la réaction du ministère russe des Affaires étrangères, qui s’est dit « très étonné » par ces propos.

Le fait que le début de la mission ait été retardé de 24 heures a alimenté les craintes d’une possible altération du site de l’attaque chimique présumée. L’ambassadeur américain à l’OIAC a d’ailleurs clairement dit que les Russes pourraient avoir visité le site de l’attaque dans l’intention de contrecarrer les efforts des experts.

Mais les Russes se défendent de toute tentative d’entraver le travail des inspecteurs. La visite de Douma a été reportée de lundi à mardi à cause des « problèmes de sécurité », selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Des sources proches de Damas ont expliqué que les artificiers de l’armée se sont employés à désamorcer des obus non explosés pour assurer la sécurité des experts internationaux.

Les rapports disent qu’il y a un nombre important de victimes, des familles entières foudroyées par la mort (…) avec des signes en faveur d’une intoxication par le gaz chimique
Anas ChakerMédecin et porte-parole de l’Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM)18/04/2018 – par RFIÉcouter

L’évacuation des rebelles se poursuit

L’équipe de l’OIAC s’est rendue à Douma accompagnée du ministre syrien de la Santé, Nizar Yazigi. Son but est de prélever des échantillons de terre et d’essayer de retrouver des fragments de munitions qui auraient été utilisés lors de l’attaque chimique présumée.

Pendant ce temps, le régime poursuit son objectif stratégique de sécuriser la capitale et ses environs. C’est maintenant au tour de la ville de Doumair, au nord de la capitale, d’être évacuée par les rebelles. Les sources gouvernementales syriennes affirment qu’un millier de combattants de Jaych al-Islam ont accepté de quitter la localité avec leurs familles pour Jarablos, à la frontière syro-turque. Les insurgés ont commencé à remettre leur armement lourd et leurs véhicules militaires à l’armée syrienne.

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