Cela fait deux mois et demi que le mouvement a été lancé et les organisateurs veulent l’inscrire dans la durée. Nouvel appel à manifester ce vendredi dans la bande de Gaza dans le cadre de «la grande marche du retour». Un mouvement de protestation au pied de la barrière de séparation entre l’enclave palestinienne et le territoire israélien. Et depuis le 30 mars, plus de 100 personnes ont été tuées par des tirs de l’armée israélienne. Malgré le bilan très lourd, les organisateurs appellent à un nouveau rassemblement d’envergure ce vendredi. Ce dernier vendredi du mois de ramadan risque d’être une journée sous haute tension.
avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
A l’occasion de la Journée internationale de Jérusalem, une célébration lancée par les Iraniens pour marquer le soutien à la cause palestinienne, les organisateurs appellent en effet ce vendredi à une nouvelle «marche du million». Le dernier appel semblable remonte au 14 mai: des dizaines de milliers de Palestiniens s’étaient alors rassemblés le long de la barrière de séparation. Et la journée avait été la plus meurtrière: 62 personnes ont été tuées.
Ce vendredi matin, des voitures circulaient dans les rues de la ville de Gaza, appellant les Palestiniens à aller manifester. Les rassemblements doivent commencer à l’issue de la prière hebdomadaire. Mais d’ores et déjà, des cerfs-volants incendiaires – une arme développée par les protestataires depuis le début de ce mouvement – ont été lancés depuis la bande de Gaza, déclenchant des incendies en territoire israélien.
L’armée israélienne, elle, s’est préparée à une nouvelle journée de confrontation. Elle a doublé ses effectifs le long de la ligne de séparation. Et son aviation a largué des tracts jeudi, appelant les Gazaouis à ne pas participer à ces rassemblements qui servent, affirment les prospectus, les seuls intérêts de l’Iran qui cherche, selon l’armée, «à attiser les tensions dans la région».